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Æ / Mathieu Bec

Lieu : Ancien Évêché, Cour

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A l'occasion de la 7ème édition du festival Minuit Blanche, je propose une nouvelle performance dans la continuité d'Estasi dell' oro présentée en 2013 et 2016.

Cette action donne à mon corps un aspect sculptural et à travers cette transformation, c'est le corps humain en tant que forme produite par la nature qui est magnifié et resplendissant. Cependant, outre la dimension symbolique de l'action, il y a un envers qui questionne son effet spectaculaire et réjouissant. L'usage à saturation des paillettes évoque une "cosmétisation" de la nature et du corps, qui a lieu systématiquement dans la communication et l'imagerie publicitaire. L'utilisation des paillettes en tant que moyen de recouvrement, est comparable aux filtres dont on recouvre le réel en atténuant ses aspérités, à l'intention des consommateurs. La contre-partie de l'action révèle certaines de ces aspérités. Une fois recouvert il m'est très difficile de me débarrasser des paillettes. Elles se fixent sur mon corps et dans mon quotidien pendant des mois. Très légères, elles se disséminent facilement, marquant partout mon passage. Cet effet a aussi son intérêt dans la mesure où il permet au public d'interagir avec moi en partageant physiquement l'expérience. Le fait est que les gens sont très curieux de la matière elle-même, et n'hésitent pas à tremper leur main dans la baignoire après mon passage, transportant à leur tour une part des paillettes.

 

Plutôt que de réactiver identiquement cette performance, je souhaite, sur la même base, en montrer un développement cohérent avec l'évolution de ma pratique, ainsi qu'en accord avec le contexte du festival. L'avant et l'après de l'action du bain de paillettes sera davantage exploré et comportera l'ajout d'autres éléments questionnant "l'envers du décor". Quelle est cette splendeur du monde ? Sa révélation repose-t-elle sur la représentation que l'on fait du réel, ou n'est-elle pas déjà offerte au regard de celui qui veut la sonder ? Où s'enfuit cet éclat lorsqu’il n'y a plus de témoin ?

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